Benkirane, Ouahbi et Trump : Quand la politique marocaine flirte avec l’absurde

L'affrontement entre Abdelilah Benkirane et Abdellatif Ouahbi met en lumière les rivalités politiques marocaines, où l’intérêt général semble relégué au second plan. Analyse d’un duel entre ambitions personnelles et tensions diplomatiques.

Benkirane, Ouahbi et Trump : Quand la politique marocaine flirte avec l’absurde
Tensions politiques au Maroc : le clash entre Benkirane et Ouahbi révèle les luttes d’influence et les calculs partisans.

📍 LeDecode.com – Une nouvelle polémique vient secouer la scène politique marocaine, opposant Abdelilah Benkirane, ancien chef du gouvernement et leader du Parti de la Justice et du Développement (PJD), à Abdellatif Ouahbi, ministre de la Justice. Au centre du débat, les déclarations controversées de Benkirane sur le président américain, qui ont poussé Ouahbi à rappeler que les lois marocaines interdisent toute insulte à un chef d’État étranger.

Ce qui aurait pu rester un simple échange de déclarations est rapidement devenu un affrontement aux multiples dimensions : rivalité politique, luttes d’influence et démonstration des dynamiques partisanes où l’intérêt général passe au second plan.

Benkirane, l’éternel provocateur

Abdelilah Benkirane n’est pas un homme politique ordinaire. Il a fait de ses sorties médiatiques un outil de communication redoutable, jouant sur le populisme, la provocation et l’indignation pour garder une place centrale dans le débat national.

En critiquant la politique américaine sur la question palestinienne et en attaquant Donald Trump, Benkirane s’adresse à une frange conservatrice de l’électorat marocain, tout en cherchant à rester pertinent malgré l’échec électoral cuisant de son parti en 2021. Mais en s’attaquant frontalement à un chef d’État étranger, il donne à ses adversaires l’occasion idéale pour le prendre en défaut.

Ouahbi, entre légalisme et calculs politiques

De son côté, Abdellatif Ouahbi a saisi cette occasion pour rappeler que la loi marocaine prévoit des sanctions contre ceux qui portent atteinte à l’image d’un dirigeant étranger. Ce rappel est-il une simple application du droit ou une manœuvre politique visant à affaiblir Benkirane ?

Si Ouahbi n’a pas demandé directement l’ouverture d’une enquête, il a néanmoins jeté le doute sur une possible intervention judiciaire, laissant planer une menace indirecte sur son rival.

Cette posture permet à Ouahbi de se positionner comme un homme d’État soucieux de l’ordre juridique, tout en affaiblissant un adversaire politique encombrant.

Une querelle qui illustre le vrai problème de la politique marocaine

Derrière cet échange se cache une vérité plus dérangeante : la politique marocaine fonctionne sur des rivalités personnelles et partisanes, où les jeux de pouvoir priment sur les véritables enjeux nationaux.

Ce bras de fer entre Benkirane et Ouahbi ne profite ni à la démocratie, ni aux citoyens. Pendant que ces affrontements captivent l’opinion publique, les dossiers essentiels – réforme judiciaire, développement économique, lutte contre la corruption – restent en suspens.

Si Benkirane cherche à exister médiatiquement par ses sorties polémiques, Ouahbi, lui, veut consolider son pouvoir et renforcer sa stature en s’opposant à une figure médiatique clivante. Mais au final, le vrai perdant reste le débat politique marocain, réduit à des querelles de prestige plutôt qu’à une véritable confrontation d’idées.

📍 LeDecode.com
Portraits | Décryptage | Perspectives

📧 Contact : contact@ledecode.com
🌐 Site web : www.ledecode.com